

Les perfections


Les paramitas, ou perfections, sont les arts de vivre qui conduisent à la liberté et au bonheur ; les cultiver est fondamental pour la pratique. Chacune d’entre elles est démontrée par Bouddha dans l’une de ses vies antérieures, qui sont narrées dans des contes connus sous le nom de Jatakas.
Pāramitā désigne dans le bouddhisme la pratique d’une vertu qui, menée vers sa perfection, permet d’accéder à l’éveil, c’est-à-dire au nirvana, ou à l’état de bodhisattva puis de bouddha.
La première paramita, Dana en pali, la parmita du don, est valable à la fois pour les choses matérielles et non-matérielles : servir de toutes sortes, aider les autres, enseigner le Dharma et, surtout, toujours se donner de tout son coeur à ce que l’on est en train de faire.
La deuxième paramita, Sila (la moralité) signifie bien se conduire en tous temps, vivre selon des règles éthiques ou préceptes, restreindre ses sens et ses passions, faire preuve de bonnes manières, d’autodiscipline, de courtoisie, de considération et de politesse. Sila est aussi utilisé comme terme général pour désigner la pratique quotidienne d’attention soutenue et d’action consciente.
La troisième paramita est Nekkhama. Bouddha lui-même admit qu’avant de connaître l’illumination, son coeur ne se réjouissait pas à la pensée de renoncer aux plaisirs de ce monde, mais il compris finalement que ce n’était que parce qu’il n’avait jamais vécu sans ces plaisirs. La pratique de la renonciation (nekkhama) réduit l’attrait que l’expérience des sens exerce sur nous, et nous conduit à l’allègement, à la liberté et à la joie authentique.
La quatrième paramita, la paramita de la sagesse (Panna en pali) signifie voir la vraie nature des choses, sans qu’elle ne soit plus contaminée par aucun préjugé personnel. Avec la sagesse, on peut donc vivre en accord avec les choses telles qu’elles sont, et accomplir la paix intérieure et la vérité.
La cinquième paramita, l’énergie (Viriya) nous encourage à laisser de côté la paresse et la procrastination. La peur de ne pas obtenir ce que nous désirons peut nous rendre réticents à nous donner de tout notre coeur face aux défis de la vie ; la viriya neutralise cette peur de l’échec et transforme le coeur.
La sixième paramita, la patience (Khanti) est considérée comme le moyen de surmonter la colère, la mauvaise volonté et la haine, de maintenir paix et tranquillité intérieures, et de tolérer l’intolérable. La patience est l’une des pratiques qui a le plus fait couler d’encre dans tous le bouddhisme : elle calme les passions et diminue par là notre sentiment illusoire de » je « , » moi « , et » mien « , et nous rend souples, tolérants et chaleureux.
La septième paramita, la sincérité (Sacca) signifie l’honnêteté à la fois envers autrui et envers soi-même : être honnête sur ce que notre coeur désire vraiment et poursuivre courageusement cet idéal de tout notre être. Si nous la pratiquons de manière inconsistante, ou simplement parce que nous recherchons des éloges, elle ne produira jamais de résultats concrets.
La huitième paramita est Adhitthana. Pour atteindre tout but, on a besoin de détermination. La résolution (adhittana) est parfois appelée les quatre déterminations : au discernement, à la vérité, au renoncement et au calme. Cette paramita a également à voir avec la persévérance, l’engagement à continuer d’avancer pour atteindre la liberté et le bonheur.
La neuvième paramita, la bonté bienveillante (Metta) signifie mettre de la » bonne volonté » dans toutes nos actions. Si, en toutes circonstances, nous nous comportons avec un coeur débrouillé de nos propres désirs, et envoyons de bons sentiments et de l’amour à tous les êtres, nos actions seront profondément bonnes et utiles.
La dixième paramita, l’équanimité (Upekkha) ne signifie absolument pas être indifférent, mais être imperturbable. Elle est l’un des états divins, ou brahma viharas, et on la considère aussi comme l’une des étapes menant à l’illumination. C’est seulement quand le » je » est véritablement vaincu que la peur disparaît, et que toute action émane de cet état d’équanimité, état dans lequel on est entièrement conscient et entièrement présent, et donc entièrement maître de la situation.