Bonheur au jour le jour
Comment méditer pour être heureux ou l’enseignement du Bouddha...
Comment méditer pour être heureux ou l’enseignement du Bouddha Shakyamuni
Les préparations
Après avoir nettoyé la salle de méditation et avoir disposé des objets servant de supports de visualisation, prenons la posture en sept points :
1) Asseyons-nous sur un coussin, le dos surélevé par rapport au devant du corps, dans la position du lotus. Il est aussi convenable de simplement croiser les jambes. En cas d’incapacités physiques, on peut simplement s’asseoir sur une chaise.
2) Les deux mains reposent dans le moudra de l’équanimité méditative, les paumes vers le haut, la main droite repose sur la main gauche. Les extrémités des pouces se rejoignent vers le haut, ce qui représente l’union de la félicité et de la vacuité. La forme ainsi produite symbolise que cette union est la source d’émergence de tous les phénomènes. Les deux mains doivent être placées à environ quatre centimètres plus bas que le nombril. Ce point est très important car c’est à cet endroit qu’est généré le feu interne (toummo en tibétain).
3) Le dos doit être aussi droit qu’une flèche. En effet, si le corps est droit, les canaux d’énergie subtile et les vents qui y circulent le seront aussi. Ainsi, l’esprit deviendra maniable.
4) Les dents et les lèvres sont dans une position naturelle et le bout de la langue touche au palais. Cela préviendra l’assèchement de la bouche et empêchera que la salive ne s’écoule hors de celle-ci lors d’absorptions méditatives profondes.
5) La tête est légèrement penchée vers l’avant.
6) Les yeux regardent vers le bas suivant les ailes du nez. Cette technique aide à prévenir l’agitation et le relâchement mentaux. Il est parfois expliqué de méditer les yeux complètement fermés ou encore en regardant devant soi. Cela n’est toutefois pas conforme à la tradition suivie ici.
En effet, en méditant les yeux fermés, on risque de devenir facilement en proie à la léthargie, au relâchement mental, à la torpeur, au sommeil, à la fatigue physique ou mentale, etc. À l’autre extrême, les yeux complètement ouverts peuvent conduire à l’agitation, la dispersion et la distraction. C’est pourquoi les saints maîtres du passé expliquent qu’il faut méditer les yeux juste entrouverts pour se prémunir contre ces difficultés.
Certaines personnes trouvent toutefois plus facile de méditer les yeux fermés ou les yeux ouverts et ne sont pas aux prises avec les difficultés mentionnées ci-haut. Le but de la méditation étant d’atteindre la concentration, si une technique nous convient mieux qu’une autre, il est permis de l’adopter. Le fait d’avoir les yeux fermés ou ouverts n’est qu’une condition extérieure. En effet, le calme mental et la concentration s’atteignent par la conscience mentale et non par la conscience visuelle.
7) Les épaules sont droites, ni trop tendues ni trop relâchées, juste un peu surélevées, à la manière d’un oiseau qui s’apprêterait à s’envoler.
Il existe aussi la technique des « neuf cycles respiratoires », qui permet de purifier les blocages du corps subtil composé de canaux et de vents. Tout d’abord, les cinq centres d’énergie (chakras) où circulent les vents sont : 1) le chakra de la grande félicité situé au sommet de la tête, 2) le chakra de la jouissance situé au niveau de la gorge, 3) le chakra du Dharma situé au niveau du cœur, 4) le chakra de l’émanation situé sous le nombril et 5) le chakra qui entretient la félicité situé au niveau de la région secrète (c’est-à-dire le sexe).
Associés à ces cinq chakras circulent cinq vents : 1) le vent imprégnant de couleur bleue pâle, 2) le vent ascendant de couleur rouge, 3) le vent vitalisant de couleur blanche, 4) le vent de glissement régulier de couleur verte et 5) le vent d’élimination de couleur jaune. Cette technique permet de purifier les cinq émotions perturbatrices que sont : 1) l’aversion, 2) le désir-attachement, 3) l’ignorance, 4) la jalousie et 5) l’orgueil.[1]
Avec cette technique permettant de purifier les blocages du corps subtil (canaux et vents), le calme mental ainsi que d’autres qualités ne seront pas difficiles à obtenir et pourront être actualisés en cette vie même.
Le corps subtil
La technique des « neuf cycles respiratoires » se pratique de la manière suivante. On fait d’abord trois respirations en expirant de la narine droite et en inspirant de la narine gauche. Ensuite, on inverse l’ordre pour trois respirations, en expirant de la narine gauche et en inspirant de la droite. Pour terminer, on fait trois respirations en utilisant les deux narines simultanément.
Habituellement, on ne fait pas mention des canaux et des vents dans l’enseignement des soutras[2]. Toutefois, il est très utile d’en parler ici afin de savoir comment purifier les vents subtils.
Si l’esprit éprouve des difficultés parce qu’il est distrait par des pensées conceptuelles dérangeantes, il est possible de visualiser que tous ces éléments perturbants s’échappent du corps sur-le-champ sous forme de lumière ou de fumée noire, lors d’une expiration naturelle. Lors de l’inspiration, on imagine qu’une lumière blanche pénètre en nous et purifie notre esprit.
Par exemple, si l’esprit est agité à cause de l’attachement à des préoccupations reliées au travail, aux amis, etc., on peut utiliser la technique du compte de la respiration, en comptant « 1 » pour l’inspiration, « 2 » pour l’expiration, etc. jusqu’au compte de « 7 », en essayant de conserver l’esprit concentré intérieurement. Si cela ne fonctionne pas, on recommence en comptant jusqu’à « 9 ». De la même façon, on peut recommencer le processus pour se rendre à « 11 », « 15 » ou « 21 ». On dit qu’il s’agit de la meilleure façon de mettre un terme à la distraction et de garder l’esprit concentré.
Lors de la méditation, si des émotions telles que le désir-attachement ou la colère nuisent à la concentration, dirigeons immédiatement notre conscience visuelle ou n’importe laquelle de nos consciences sensorielles vers un objet extérieur afin de distraire notre esprit. Ainsi, la conscience mentale sera attirée naturellement et on oubliera la perturbation précédente. En voyant l’esprit ainsi redevenu serein, il est possible de le ramener immédiatement à la méditation. Cette technique peut contribuer à l’atteinte de la concentration.
Enfin, la technique la plus efficace permettant l’atteinte de la concentration est de débuter en visualisant dans l’espace devant soi le Bouddha Shakyamouni ou une autre figure inspirante et réciter une pratique rituelle ainsi qu’un mantra qui leur sont associés. Cela arrêtera toute distraction externe ainsi que toute pensée conceptuelle et permettra ensuite de concentrer l’esprit en un point. Cette technique permettra de réaliser le calme mental très rapidement, en cette vie même.
Les conditions favorables à l’atteinte du calme mental
Maitreya explique :
« Le sage médite en un endroit où les commodités sont accessibles, un endroit béni, salubre, près d’amis positifs et doté de tous les prérequis nécessaires au bien-être du yogi. »
a. L’accessibilité des commodités
L’accessibilité des commodités signifie demeurer dans un endroit retiré et paisible où notre présence ne nuit pas aux autres et où l’on peut facilement se procurer ce qui est nécessaire à la santé (nourriture, vêtements, etc.) Ceux ayant des besoins spécifiques en ce qui concerne les médicaments ou la nourriture devraient s’assurer que ce dont ils ont besoin ne leur fera pas défaut.
Particulièrement à notre époque, ce que nous devons à tout prix trouver est le temps. À cela doit s’ajouter une grande détermination. En effet, même si l’on réussit à trouver le temps pour méditer, mais qu’intérieurement on n’est pas prêt, on cherchera à faire autre chose, à accomplir un tout autre projet. De nos jours, ce genre d’obstacles abonde. Il est donc primordial de trouver du temps et d’avoir une grande détermination.
Si nous ne cherchons jamais à avoir le temps, il ne faut pas s’attendre à ce que le temps se présente de lui-même. En effet, c’est à celui qui cherche à atteindre le calme mental à aménager son temps à cette fin.
b. Un endroit béni
Demeurer dans un endroit sacré ne veut pas dire que l’on devrait absolument aller vivre à Bodhgayâ en Inde, au Tibet, ou encore dans un monastère, un ermitage, une grotte ou un désert. Toutefois, si l’on peut résider en un endroit visité par les grands maîtres du passé ou encore un endroit béni, non seulement les éléments et les forces extérieures ne dérangeront-ils pas, mais il sera plus facile de purifier l’esprit et d’engendrer en soi les bénéfices des réalisations.
Bref, un endroit béni n’implique pas seulement que le lieu soit béni. Le sens réel est que l’esprit doit être discipliné, pacifié et très pacifié. Si ces trois éléments sont présents, alors l’endroit est béni.
c. Un endroit salubre
On devrait demeurer dans un endroit libre d’épidémies, de maladies ou de climat extrême. De plus, l’eau et la terre ne devraient pas être contaminées.
En effet, les éléments extérieurs (terre, eau, feu et air) et les éléments intérieurs psychosomatiques (agrégats, éléments, sources de perception, canaux et vents) doivent être équilibrés. C’est également une condition contribuant à l’atteinte du calme mental. Un endroit salubre signifie à la fois un lieu et une situation où rien ne peut nuire à la santé.
Si les éléments extérieurs sont en déséquilibre et entraînent un climat extrême ou des épidémies, cela nuira à la santé. S’il survient des débalancements au niveau des éléments psychosomatiques qui créent des inconforts, des impuretés dans les canaux et les vents, etc., cela nuira à la santé également.
d. Des amis positifs
Il est préférable de s’entourer de plusieurs personnes positives partageant la même vision et la même attitude que la nôtre. En tant que débutant, il est très mauvais de demeurer seul et sans amis. On dit qu’on devrait avoir au minimum trois amis avec qui pratiquer.
e. Avoir tous les prérequis nécessaires au bien-être du yogi
On doit avoir reçu toutes les transmissions et explications nécessaires et surtout être devenu expert dans la pratique. De nos jours, certaines personnes ne sont pas intéressées à recevoir les instructions concernant le calme mental, mais souhaitent quand même méditer. Bien sûr, ce manque d’intérêt envers les instructions nuit grandement à leur pratique et leur bloque la voie à toute réalisation.
Le glorieux Atisha a dit :
« Celui en qui les prérequis au calme mental ont dégénéré, même s’il médite durant des milliers d’années avec effort, n’arrivera pas à développer la concentration. »
Ainsi, avant de pouvoir pratiquer, on doit avoir réuni toutes les conditions nécessaires et au minimum avoir reçu les instructions et transmissions. Si une seule des conditions manque, l’atteinte de réalisations sera extrêmement difficile. Par exemple, comment un avion pourrait-il voler s’il lui manque une pièce?
Certaines personnes se demandent parfois s’il y a une différence entre le fait de méditer le matin ou le soir. Le plus important est de savoir que si l’on médite lorsque le corps et l’esprit sont frais et dispos, lorsque l’esprit et clair et alerte, il sera plus facile de générer le calme mental.
Le soir, des obstacles au calme mental tels que la paresse se manifestent facilement. Le matin, l’esprit est plus clair et l’énergie circule avec plus d’aisance dans les canaux du corps. De plus, après une bonne nuit de sommeil, les souvenirs grossiers des activités et des problèmes des journées précédentes sont temporairement oubliés. Ainsi, le meilleur moment pour pratiquer la méditation sur le calme mental est avant de commencer les activités quotidiennes qui viendront à nouveau occuper l’esprit.
Le temps que prendra l’atteinte du calme mental dépend exclusivement de la réunion de toutes les conditions favorables. Il est dit que si l’on pratique les préparations continuellement avec l’ensemble des conditions extérieures et intérieures qui permettent la réalisation du calme mental, il pourra être atteint en moins de six mois. Cette information concerne toutefois des époques très vertueuses. De nos jours, le développement matériel et technologique cause beaucoup de distractions, d’agitation mentale et de pensées conceptuelles. Il est donc difficile de présumer du temps que cela pourrait prendre. Cela dépend surtout de l’attitude personnelle de chacun, car on ne parle pas d’une durée spécifique qui serait nécessaire pour atteindre le calme mental dans les textes classiques. Les pratiquants se doivent donc de bien connaître ces préparations et conditions favorables.
2. La pratique proprement dite
La méditation est la familiarisation ou le maintien de l’esprit en concentration sur un objet visualisé clairement. C’est le propre d’un esprit qui ne se laisse pas diriger par les distractions externes et internes.
L’objet sur lequel on médite doit être visualisé [3] clairement à une distance d’environ deux mètres devant soi et 50 centimètres plus haut que le cœur, c’est-à-dire face à l’espace entre les sourcils. Il doit être perçu d’aspect lumineux et lourd, de la taille d’un pouce environ. Le fait de l’imaginer lumineux empêche le relâchement mental. Le visualiser lourd prévient l’agitation. La concentration doit absolument inclure trois caractéristiques, à savoir le mode d’appréhension, la stabilité et la clarté. Le mode d’appréhension doit être équilibré entre clarté et stabilité.
Quel objet devrait-on choisir pour la visualisation? Celui qui est à l’origine des instructions concernant le calme mental et la vision pénétrante à notre époque est le Bouddha Shakyamouni. Il est donc dit que de visualiser le corps du Bouddha contribue à l’achèvement des accumulations de mérite et de sagesse et à la purification des voiles, en plus de faciliter l’atteinte du calme mental.
Ces instructions sur la manière de visualiser l’objet s’adressent seulement aux pratiquants à la recherche du calme mental. Elles ne s’adressent pas à n’importe qui. Il est aussi possible de visualiser un objet tel qu’une goutte, une lettre, une lumière, une fleur, etc.
C’est l’image mentale qui doit être utilisée et non l’objet lui-même, car c’est la conscience mentale intérieure qui médite et qui pourra éventuellement atteindre le calme mental. Il n’est jamais fait mention dans les textes classiques d’une méditation exercée par une conscience sensorielle extérieure sur un objet physique.
Durée de la session de méditation
Les Terres des auditeurs et la majorité des autres textes classiques ne font pas clairement mention de la durée recommandée pour une séance de méditation. Le troisième volume des Étapes de la méditation de Kamalashila explique qu’on peut demeurer en méditation aussi longtemps qu’il est possible de le faire. Bien que cette mention fasse référence à une personne ayant déjà réalisé le calme mental et qui médite sur la vision pénétrante, il est évident qu’il en est de même pour la durée de la session de méditation sur le calme mental.
Si l’on a une période déterminée pour la pratique, comme c’est le cas lors d’une retraite, on fera quatre séances : une à l’aube, une l’avant-midi, une l’après-midi et une au crépuscule. Au début, si les séances de méditation sont trop longues, on sera facilement en proie à l’agitation et au relâchement. Il est donc préférable de faire plusieurs séances de courte durée. Selon la tradition suivie ici, le plus important est de respecter ses propres capacités physiques.
On peut demeurer en équilibre méditatif aussi longtemps qu’on ne ressent aucun inconfort ou obstacle physique ou mental. Dès que survient un obstacle, ne persistons pas et arrêtons immédiatement la séance. Éliminons les obstacles physiques et mentaux et reprenons ensuite la méditation. C’est ainsi que pensent les érudits. Nous devrions donc les imiter.
Maitreya explique :
« Il provient de l’abandon des cinq obstacles et de l’application des huit antidotes. Voici les cinq obstacles : la paresse, l’oubli de l’instruction, le relâchement et l’agitation, la non-application des antidotes et l’application excessive des antidotes. »
Les cinq obstacles au calme mental sont donc :
a) la paresse;
b) l’oubli de l’instruction;
c) le relâchement et l’agitation;
d) la non-application des antidotes aux obstacles;
e) l’application excessive des antidotes lorsqu’il n’y a plus d’obstacles.
Les huit antidotes aux cinq obstacles sont :
a. la foi confiante,
b. l’aspiration,
c. l’effort joyeux,
d. la souplesse méditative,
e. l’attention,
f. la vigilance,
g. l’application de l’antidote,
h. l’équanimité de la non-application.
Les quatre premiers antidotes contrent la paresse; chacun des antidotes suivants s’appliquent aux quatre derniers obstacles respectivement. Maitreya affirme :
« Ensuite, celui ayant atteint la grande souplesse physique et mentale est dit posséder l’application. »
Après avoir parcouru la totalité des neuf étapes, la concentration dotée de la félicité induite par la souplesse qui peut demeurer en équilibre méditatif sur son objet pour la durée désirée se nomme calme mental. Il est de deux types : celui ayant pour objet la multiplicité des phénomènes et celui ayant pour objet la nature réelle des phénomènes.
On le nomme calme mental car l’esprit préalablement dispersé vers des objets extérieurs se pacifie (shi) par la demeure (nè) centrée sur un point vers un objet intérieur.
3. La conclusion
À la fin d’une session de méditation incluant tous les aspects du calme mental, on doit faire des souhaits et dédicaces :
Les souhaits :
Ayant pacifié la distraction vers les objets erronés et analysé le sens de la réalité, bénissez-moi afin que naissent rapidement dans mon continuum mental la voie unissant le calme mental et la vision pénétrante.
Et les dédicaces :
L’esprit d’éveil est précieux. Puisse-il naître chez ceux en qui il n’est pas encore apparu. Là où il est né, puisse-t-il ne jamais dégénérer et croître toujours de plus en plus fort.
Il n’y a pas un seul moment qui ne soit inclus soit dans la séance de méditation, soit entre les séances de méditation. Si nous entraînons notre esprit pendant la séance de méditation mais que nous sommes distraits entre celles-ci, cela nuira grandement à notre pratique lors du retour en séance de méditation. Nous devons faire attention de ne pas nous laisser distraire à ces moments-là.
[1] Ici n’est présentée qu’une brève introduction sur le sujet. Le lecteur est prié de s’en remettre aux textes classiques pour plus de détails.
[2] L’enseignement du Bouddha se divise en deux niveaux : celui des soutras et celui des mantras. Le premier est le fondement, l’emphase étant mise sur l’étude, la réflexion et l’analyse. Développé sur la base d’une compréhension solide du premier, l’enseignement des mantras met l’emphase sur la visualisation et le pouvoir de l’imagination afin d’actualiser l’état d’éveil.
[3] Il ne s’agit pas de regarder une image devant soi, mais d’imaginer cette image devant soi, par la conscience mentale. C’est cette dernière qui atteint le calme mental, non la conscience visuelle.
[4] En tibétain : shinè; traduction littérale : demeure dans la paix. En sanscrit : samatha.
Dédicace
Puisse l’effort mis à composer Trouver le bonheur au quotidien : conseils de la sagesse bouddhiste tibétaine contribuer à ce que les problèmes disparaissent du monde et à ce que le bonheur, la joie et la paix y resplendissent rapidement! Puisse-t-il particulièrement contribuer à ce que Sa Sainteté le Dalaï-Lama et les autres précieux maîtres demeurent durant des centaines d’éons dans ce monde et que leurs souhaits s’accomplissent spontanément.
L’auteur demande également aux érudits qui pourraient déceler dans cet écrit des éléments superflus, des omissions ou des erreurs d’être indulgents envers lui.
Écrit par Guéshé Lobsang Samten à Québec, Canada
Le mala (tengwa, en tibétain, Look-Pakam en Thaï) est le chapelet Bouddhiste, fidèle compagnon du pratiquant qui le tient souvent à la main, enroulé autour du poignet ou autour de son cou comme un collier.
Le mot mala signifie en sanskrit « collier de fleurs » ou « guirlande de perles ». Il s’agit d’un chapelet regroupant 108 perles pouvant symboliser selon les pays:
-les 108 épreuves qu’a subi le Bouddha pour atteindre l’illumination et les 108 noms du Bouddha
- les 108 passions que doit surmonter le fidèle afin de se rapprocher de son idéal de méditation et d’ascétisme.
- Les 108 mudra (gestes rituels) dans le Tantra.
- Les 108 positions corporelles dans le Yoga.
- Les 108 feux allumés au Japon dans les cérémonies du culte des morts.
- Les 108 tombeaux extérieurs, au mont Hiei près de Kyoto, au Japon.
Ces 108 grains du chapelet Bouddhiste proviendraient de la somme des 12 mois, des 24 arrangements dans lesquels le calendrier solaire a été divisé, et les 72 divisions de l’année chinoise en périodes de 5 jours: 12 + 24 + 72 = 108. Selon une autre tradition fort ancienne en Orient, l’importance du chiffre 108 dériverait de 10800 qui multiplie le nombre de moments dans l’année et le nombre de versets dans le Rig-Veda
- Il existe, en Orient, 108 faiblesses, telles que l’illusion, les désirs, la haine, l’attachement, l’orgueil, etc… qui correspondent aux 108 grains du chapelet bouddhiste. Ces 108 faiblesses sont appelées les 108 liens karmiques.
- Après la mort du Bouddha, Padma-Sambhava, le grand gourou tibétain qui rétablit l’ésotérisme au Tibet, aurait caché et préservé les 108 écrits les plus sacrés qui lui furent révélés dans les mondes célestes – archive akashiques – dans le monde des hommes et le Royaume des Nâgas – ou des adeptes. Il les cacha à la frontière du Népal au Nord du Tibet.
- Dans l’Hindouisme, il y a 108 représentations des poses – danses sacrées – du Nastya Shastra, il y a 108 Upanishads, 108 noms de Vishnou dans le Mahabharata et 108 noms pour Shiva. »
Les différentes parties d’un mala Tibétain ont chacune une signification symbolique précise :
1. La plus grosse perle ou « bille de tête » (souvent en ivoire ou en os) représente la connaissance de la vacuité.
2. Le petit cône qui la surmonte est le symbole de la vacuité elle-même.
3. Le cordon sur lequel les grains sont enfilés doit, théoriquement, être composé d’une tresse de plusieurs fils: trois fils symbolisant les « trois Corps » d’un Bouddha (Corps Absolu, Corps de Gloire et Corps d’Emanation), cinq fils de couleurs symbolisant les « cinq sagesses » ou les « cinq familles » de Bouddhas, et enfin neuf fils symbolisant le Bouddha primordial Vajradhara et les huit grands Bodhisattvas. Dans la pratique on trouve souvent seulement un ou deux fils…
4. Le compteur terminé par un dordje, représente les moyens habiles et la compassion.
5. Le compteur terminé par une cloche, représente la connaissance et la vacuité.
On tient toujours le mala de la main gauche, faisant glisser les grains sur l’index à l’aide du pouce.
On l’égrène en tirant les grains vers soi, symbolisant ainsi que l’on tire les êtres hors de la souffrance et que l’on accumule le Karma positif lors de la pratique.
Les paramitas, ou perfections, sont les arts de vivre qui conduisent à la liberté et au bonheur ; les cultiver est fondamental pour la pratique. Chacune d’entre elles est démontrée par Bouddha dans l’une de ses vies antérieures, qui sont narrées dans des contes connus sous le nom de Jatakas.
Pāramitā désigne dans le bouddhisme la pratique d’une vertu qui, menée vers sa perfection, permet d’accéder à l’éveil, c’est-à-dire au nirvana, ou à l’état de bodhisattva puis de bouddha.
La première paramita, Dana en pali, la parmita du don, est valable à la fois pour les choses matérielles et non-matérielles : servir de toutes sortes, aider les autres, enseigner le Dharma et, surtout, toujours se donner de tout son coeur à ce que l’on est en train de faire.
La deuxième paramita, Sila (la moralité) signifie bien se conduire en tous temps, vivre selon des règles éthiques ou préceptes, restreindre ses sens et ses passions, faire preuve de bonnes manières, d’autodiscipline, de courtoisie, de considération et de politesse. Sila est aussi utilisé comme terme général pour désigner la pratique quotidienne d’attention soutenue et d’action consciente.
La troisième paramita est Nekkhama. Bouddha lui-même admit qu’avant de connaître l’illumination, son coeur ne se réjouissait pas à la pensée de renoncer aux plaisirs de ce monde, mais il compris finalement que ce n’était que parce qu’il n’avait jamais vécu sans ces plaisirs. La pratique de la renonciation (nekkhama) réduit l’attrait que l’expérience des sens exerce sur nous, et nous conduit à l’allègement, à la liberté et à la joie authentique.
La quatrième paramita, la paramita de la sagesse (Panna en pali) signifie voir la vraie nature des choses, sans qu’elle ne soit plus contaminée par aucun préjugé personnel. Avec la sagesse, on peut donc vivre en accord avec les choses telles qu’elles sont, et accomplir la paix intérieure et la vérité.
La cinquième paramita, l’énergie (Viriya) nous encourage à laisser de côté la paresse et la procrastination. La peur de ne pas obtenir ce que nous désirons peut nous rendre réticents à nous donner de tout notre coeur face aux défis de la vie ; la viriya neutralise cette peur de l’échec et transforme le coeur.
La sixième paramita, la patience (Khanti) est considérée comme le moyen de surmonter la colère, la mauvaise volonté et la haine, de maintenir paix et tranquillité intérieures, et de tolérer l’intolérable. La patience est l’une des pratiques qui a le plus fait couler d’encre dans tous le bouddhisme : elle calme les passions et diminue par là notre sentiment illusoire de » je « , » moi « , et » mien « , et nous rend souples, tolérants et chaleureux.
La septième paramita, la sincérité (Sacca) signifie l’honnêteté à la fois envers autrui et envers soi-même : être honnête sur ce que notre coeur désire vraiment et poursuivre courageusement cet idéal de tout notre être. Si nous la pratiquons de manière inconsistante, ou simplement parce que nous recherchons des éloges, elle ne produira jamais de résultats concrets.
La huitième paramita est Adhitthana. Pour atteindre tout but, on a besoin de détermination. La résolution (adhittana) est parfois appelée les quatre déterminations : au discernement, à la vérité, au renoncement et au calme. Cette paramita a également à voir avec la persévérance, l’engagement à continuer d’avancer pour atteindre la liberté et le bonheur.
La neuvième paramita, la bonté bienveillante (Metta) signifie mettre de la » bonne volonté » dans toutes nos actions. Si, en toutes circonstances, nous nous comportons avec un coeur débrouillé de nos propres désirs, et envoyons de bons sentiments et de l’amour à tous les êtres, nos actions seront profondément bonnes et utiles.
La dixième paramita, l’équanimité (Upekkha) ne signifie absolument pas être indifférent, mais être imperturbable. Elle est l’un des états divins, ou brahma viharas, et on la considère aussi comme l’une des étapes menant à l’illumination. C’est seulement quand le » je » est véritablement vaincu que la peur disparaît, et que toute action émane de cet état d’équanimité, état dans lequel on est entièrement conscient et entièrement présent, et donc entièrement maître de la situation.
Un documentaire magnifique sur la vie de Siddharta Gautama, le bouddha de sa naissance a sa mort et toute la sagesse de son enseignement…
Du Népal au sud de l’Inde, un voyage unique sur les traces de Bouddha qui confronte les légendes transmises depuis des millénaires.
Sarasvatī, déesse de la connaissance, de l’éloquence, de la sagesse et des arts, était aussi à l’époque védique, la divinité des rivières. Elle est l’épouse, la shakti de Brahmà, le dieu créateur de la trimurti indienne et leur union souligne la notion que la connaissance est une condition sine qua non de la création.
À l’aube du monde, Brahmā tombe amoureux de sa première création, Shatarupa ou Savriti, la déesse de l’existence matérielle, et se fait pousser cinq têtes pour pouvoir la contempler et la surveiller en permanence. Shiva arrache une de ces têtes pour contenir le désir de Brahmâ qui demande assistance à Sarasvatî – la connaissance, la sagesse – pour améliorer son contrôle sur lui-même.
Sarasvatî transmet alors à Brahmā la discipline de l’esprit et les enfants de la déesse, les Veda, enseignent à Brahmā comment échapper aux distractions et aux tentations du monde sensuel. Depuis, les quatre têtes restantes de Brahmā chantent les Veda.
Sarasvatî est la déesse de la connaissance et la maîtresse des arts. Les possessions matérielles ne l’intéressent pas, aussi elle est habituellement habillée d’un simple sari blanc et porte peu de bijoux, par rapport aux standards indiens. Sa monture est un grand cygne blanc, parfois un paon. Parfois assise dans une fleur de lotus, deux de ses quatre bras jouent de la vina, un autre tient un livre, les Veda, le dernier un chapelet ou un crochet à éléphant.
Sarasvatî est créditée de l’invention du sanskrit et de l’écriture devanàgarï. Elle est évidemment une déesse populaire parmi les écoliers et les étudiants. Cependant, à l’image de son époux Brahmâ, elle est peu vénérée dans les temples.
Connue sous le nom de Bezaiten ou Benzaiten, Sarasvati est vénérée comme le gardien de la loi céleste dans le bouddhisme ésotérique au Japon.
Voici l’explication du mantra Om mani Padme Hum par sa sainteté le Dalaï Lama :
« C’est fort bien de réciter le mantra OM MANI PÉMÉ HOUNG mais tandis qu’on le récite, encore faut-il penser à sa signification, car la portée de ces paroles est vaste et profonde. La première, OM, est composée de trois lettres - A, U et M. Elles symbolisent le corps, la parole et l’esprit du pratiquant; mais dans le même temps, elles symbolisent le corps, la parole et l’esprit purs et glorieux d’un Bouddha.
Le corps, la parole et l’esprit impurs peuvent-ils être transformés en un corps, une parole et un esprit purs, ou sont-ils entièrement séparés? Tous les Bouddhas sont au départ des êtres comme nous qui, en suivant la voie, sont devenus des Éveillés. Le bouddhisme ne prétend pas qu’il y ait quelqu’un qui, dès l’origine, soit sans défaut et possède toutes les bonnes qualités. Le développement d’un corps, d’une parole et d’un esprit purs vient graduellement de l’abandon des états impurs, qui sont ainsi transmués en états purs.
Comment cela se fait-il? La voie est indiquée par les quatre syllabes suivantes. MANI, signifiant joyau, symbolise les moyens de la méthode – l’intention altruiste d’être illuminé, la compassion et l’amour. Tout comme le joyau est capable d’éloigner la pauvreté, de même l’esprit altruiste d’éveil est capable d’écarter l’indigence, ou les difficultés, de l’existence cyclique et de la paix solitaire. Pareillement, tout comme le Joyau exauce les désirs des êtres sensibles, l’intention altruiste de devenir illuminé accomplit les souhaits des êtres sensibles.
Les deux syllabes, PÉMÉ ou PADMÉ, signifiant lotus, symbolisent la sagesse. Tout comme un lotus sort du limon sans être souillé par la boue, de même la sagesse peut vous placer dans une situation de non contradiction, alors qu’il y aurait contradiction sans posséder la sagesse. Il y a la sagesse qui réalise l’impermanence; la sagesse qui réalise que les personnes sont vides d’existence substantielle ou d’existence se suffisant à elle-même; celle qui réalise le vide de la dualité, c’est-à-dire de la différence d’entité entre sujet et objet; et la sagesse qui réalise la vacuité de l’existence inhérente. Bien qu’il y ait différentes sortes de sagesse, la principale d’entre elles est celle qui réalise la vacuité.
La pureté doit être acquise par l’unité indivisible de la méthode et de la sagesse, symbolisée par la syllabe finale HOUNG, OU HÛM, qui traduit l’indivisibilité. Selon le système des sûtras cette indivisibilité de la méthode et de la sagesse se réfère à la sagesse affectée par la méthode, et à la méthode affectée par la sagesse.
Dans le véhicule Mantrique, ou Tantrique, la référence porte sur la propre conscience dans laquelle la forme globale, à la fois de la sagesse et de la méthode, constitue une identité sans différenciation. En termes de syllabes-germes des cinq Bouddhas conquérants, HOUNG est la syllabe germe d’Akshobya – l’Immuable, le non-fluctuant, qui ne peut être en rien perturbée.
Ainsi, les six syllabes OM MANI PÉMÉ HOUNG signifient qu’en fonction de la pratique d’une voie, qui est l’union indivisible d’une méthode et d’une sagesse, vous pouvez transformer votre corps, votre parole et votre esprit impurs en corps, parole et esprit purs et glorieux d’un Bouddha. II est dit qu’il ne faut pas chercher la bouddhéité hors de soi; les matériaux pour y parvenir se trouvent à l’intérieur. Maitreya l’a dit dans son « Sublime continuum du Grand Véhicule » (Uttaratantra), tous les êtres ont naturellement la nature de Bouddha dans leur propre continuum. Nous avons en nous-mêmes le germe de la pureté, l’essence de Celui Qui S’en Est Ainsi Allé (Tathâgatagarbha), qui doit être transformé et pleinement développé en bouddhéité. »
Ni dieu, ni prophète, ni être surnaturel, Siddhârta Gautama naquit, vécut, enseigna, et mourut comme tout homme.
C’était une personne d’exception, qui révéla une manière d’atteindre la sagesse véritable, la compassion et la délivrance face à la souffrance.
D’après la tradition Bouddhiste, il ne fut pas unique : il y eut des Bouddhas précédents, et il y en aura de futurs, mais c’est celui-ci qui redécouvrit la voie de l’illumination.
Le mot » samsara » vient du sanskrit et signifie littéralement » continuer, errer « . Le samsara est le perpétuel cycle de naissance, de souffrance, de vieillesse, de mort et de renaissance dans lequel ceux qui n’ont pas atteint l’illumination sont prisonniers, et destinés à continuer. Ignorant la véritable nature de la réalité, les êtres se déplacent d’état en état à la suite de leurs actions volontaires (karma) et font ainsi l’expérience répétée de la souffrance. Le but de la pratique bouddhiste est de rompre ce cycle de souffrance.
Le besoin de se tourner vers quelque chose de plus grand que soi est imprimé en chacun de nous. Lorsqu’on cesse de regarder vers le ciel avec crainte et émerveillement, on cherche alors ailleurs, et c’est là que commencent les difficultés. Au fond de notre cœur à tous se trouve un espace particulier, préparé à recevoir la spiritualité; lorsque celle ci est sous-estimée, oubliée ou négligée, d’autres choses viennent prendre sa place.
Ainsi commence notre errance dans le samsara, dans une quête constante de plaisir et de sécurité, fuyant l’inconfort et la peur, jamais arrivés, jamais en paix.
Le Bouddha historique à déclaré avoir « redécouvert une ancienne voie menant à une ancienne cité »; en d’autres mots: retrouvé le chemin de l’intégrité, de la véritable sécurité et de l’accomplissement. Ceux qui sont venus après lui ont gardé cette voie ouverte.
Bouddha était un être ordinaire, mais néanmoins exceptionnel. Son voyage, ainsi que le décrit brièvement l’histoire de sa vie, nous est étrangement familier, car il souligne toutes ces choses graves et vraies de la nature humaine, et le dilemme auquel il fut confronté est aussi notre dilemme.
Le Bouddha historique a-t-il réellement existé ? Nul ne le sait vraiment. Mais nous savons en revanche que suivre la voie, qui, elle, existe bien, nous fera sortir de la souffrance et nous mènera au bonheur et au véritable désir de notre cœur, qui est l’accomplissement de l’humanité. Le mot Bouddha vient du radical sanskrit budh qui signifie « éveiller », et se traduit par « L’Être éveillé »; un Bouddha est ainsi une personne qui s’est pleinement éveillée, comme d’un profond sommeil, pour découvrir que la souffrance, comme un rêve, a pris fin. Nous aussi pouvons nous éveiller du cauchemar du samsara et être libres.
Le bouddhisme n’est pas seulement une méthode ancienne de métamorphose: c’est une religion. Il diffère des autres religions dans l’absence de croyance en un Dieu créateur comme entité permanente; par contre, les bouddhistes croient que la sagesse, l’intelligence et la compassion sont inhérentes en toutes choses, comme « le sel dans l’eau ». Ils cultivent également la foi, la dévotion et toutes les vertus.
Comme le dit le Dhammapada : » Ne faire que le bien, éviter de faire le mal, purifier le cœur est la voie des Bouddhas. »
Le mot » religion » vient du latin religio, » re-lier « , et nous évoque un chemin sur lequel nous re-lier, ou nous reconnecter, avec cette sagesse et cette compassion desquelles nous nous sommes détournés et que nous avons oubliés. La voie qui nous ramène à l’état originel est clairement exposée dans les enseignements, et consiste en trois étapes : écouter ou lire, penser et méditer, et enfin mettre en action ou en pratique. Le bouddhisme est bien une voie pratique ; s’il ne fonctionne pas, on doit donc l’abandonner ; en revanche, s’il s’avère nous être bénéfique, on peut alors le cultiver.
Au début de la pratique, on se considère rationnel et raisonnable. Mais avec un peu de recul, on peut se demander ce qui se passe lorsque l’on est frustré, que l’on n’obtient pas ce que l’on veut. Ne se laisse-t-on pas quelque peu emporter par la passion ? Dans le bouddhisme, ces réactions à chaud, connues sous le nom des Trois Feux du désir, de la colère et de l’illusion, sont considérées comme une précieuse énergie, qui ne doit pas être gaspillée, mais transformée, en commençant par une familiarisation graduelle avec ces réactions du corps. Nous avons pour cela besoin d’être attentifs, et c’est la raison pour laquelle la culture de l’attention est si importante dans le bouddhisme.
Cette pratique est traduite approximativement par le terme de méditation, mais en réalité, elle commence avec la culture de la » bonne forme « , qui contient deux aspects. Le premier de ces aspects est la façon dont nous nous comportons, et c’est là que les paramitas entrent en scène comme » arts de vivre « . Grâce à ces indicateurs qui nous aident, nous pouvons cesser d’agir de manière impulsive et pratiquer la retenue, après quoi il deviendra possible de travailler avec notre énergie en transformation.
Le second aspect concerne le côté physique de la » bonne forme » : la conscience du corps et le fait de s’y sentir bien. Cet aspect possède une histoire vénérable, de la danse sacrée au yoga, en passant par les pratiques de méditation formelle. En réalité, toutes les civilisations cultivent la vigilance, la grâce et la dignité de mouvement, mais à notre époque agitée, nous oublions cet aspect et le laissons aux professionnels que sont les danseurs, les gymnastes et les soldats.
» Il n’est pas d’esprit sans corps ni de corps sans esprit « , et la guérison de cette apparente scission est d’une importance capitale.
Le mot karma signifie action, et ce sont les actions impulsées par les émotions qui apportent des conséquences heureuses ou fâcheuses. Tôt ou tard, ces actions porteront des fruits d’une sorte ou d’une autre, quoi que l’on y fasse : le karma est entièrement impersonnel. C’est l’une des doctrines-clés du bouddhisme, mais il n’est pas facile de le comprendre.
Les pensées du jour couvrent une grande variété de sujets qui reflètent à la fois la pratique bouddhique et la vie elle-même. Les citations bouddhiques sélectionnées sont issues de toutes les écoles principales, depuis l’Antiquité jusqu’à nos jours : elles comprennent des sélections représentatives provenant des Nikayas pali, de la culture vedique indienne, du bouddhisme indien ancien, du bouddhisme tibétain, des maîtres chinois anciens et des écoles zen japonaises. Il devient vite évident à leur lecture que, malgré les différences d’expression, ces citations ont toutes été informées par la seule nature de Bouddha.
Il nous est impossible, bien sûr, de dire en lisant ces lignes si les auteurs étaient ou non des disciples de Bouddha. Certains ont pu exprimer une sagesse profonde sans pour autant mener une existence exemplaire. D’autres auront vécu en observant les idéaux de service et de compassion les plus hauts. Malgré ces divergences apparentes, pourtant, ceux qui choisissent d’emprunter une voie spirituelle ou de méditer sur les mystères et les merveilles de l’univers ont généralement peu de pommes de discorde avec leurs compagnons.
J’espère que certaines de ces citations encourageront votre étude et une pratique plus poussée de la voie bouddhique, ou que simplement, elle vous aideront à votre réflexion sur la vie de tous les jours.
Lhektsok